Depuis quelque temps, une question revient avec insistance dans l’esprit des Guinéens : TELE24 est-elle une télévision au service des autres() ou du peuple ?
Cette interrogation, loin d’être anodine, traduit le malaise grandissant d’un public attaché à la vérité, à la transparence et à la justice dans un paysage médiatique en pleine recomposition.
Une naissance entourée d’incertitudes
L’apparition de TELE24 a immédiatement suscité des interrogations. D’un côté, plusieurs journalistes connus notamment issus de FIM FM, un média très respecté et suivi par une large partie de la population ont fait leur entrée dans cette nouvelle structure.
De l’autre, aucun effort clair n’a été fait pour expliquer au public la nature du projet, sa mission, ses financements, ni même la raison de cette transition apparente.
Pour une population avide de comprendre ce qui arrive à des médias qu’elle considère comme ses propres repères, cette absence de communication crée le doute et la suspicion.
Le cas FIM MEDIA : une disparition qui laisse des questions ouvertes
Rappelons que FIM MEDIA, détenu en grande partie par M. Antonio Souaré, était en pleine phase de développement, incluant le lancement annoncé de FIM TV.Les investissements déjà engagés, l’image forte de la radio, son influence sur la jeunesse et son rôle dans le débat public faisaient de FIM un pilier du paysage médiatique guinéen.
Aujourd’hui, une question persiste :
Qu’est devenu cet investissement ?
Comment expliquer que la télévision annoncée sous FIM soit devenue TELE24, sans aucune transparence, et avec le même personnel ou presque ?
Le peuple de Guinée, lui, ne peut qu’observer ce glissement soudain qui ressemble davantage à un brouillard qu’à une évolution assumée.
Des journalistes crédibles, mais un silence qui dérange
Les journalistes issus de FIM FM ont marqué le paysage médiatique guinéen par leur rigueur, leur courage et leur professionnalisme.
Ils ont inspiré des milliers de jeunes qui rêvent de faire carrière dans le journalisme.
Mais leur arrivée à TELE24, sans explication publique, pose problème.
Car malgré leur crédibilité individuelle, leur silence nourrit l’idée grandissante que cette nouvelle télévision serait instrumentalisée, ou à tout le moins éloignée des valeurs de transparence que FIM portait haut.
Le peuple a besoin de savoir.
La jeunesse a besoin d’être éclairée.
Le journalisme ne peut prospérer dans l’ambiguïté.
Un paysage médiatique fragilisé par les intérêts personnels
Cette transition survient dans un contexte où la presse guinéenne est déjà fragilisée par :
- des pressions politiques,
- des intérêts privés opaques,
- des conflits internes,
- et une méfiance croissante du public.
Le sentiment que l’intérêt personnel dépasse l’intérêt national devient une réalité difficile à ignorer.
Le rôle d’un média n’est pas de servir des agendas cachés, mais d’informer, d’investiguer et de protéger la démocratie.
Le peuple mérite la vérité
Dans une transition sociopolitique aussi sensible que celle que traverse la Guinée, la moindre opacité dans les médias devient un risque majeur.
Le peuple de Guinée mérite une explication claire et honnête sur :
- l’origine réelle de TELE24,
- ses financements,
- la place de FIM MEDIA dans ce changement,
- et les raisons du silence de ses journalistes phares.
La confiance, une fois brisée, est difficile à reconstruire.
Un pays ne peut évoluer sans une presse libre, indépendante et transparente.
L’heure de la clarté a sonné
Cette tribune n’accuse personne. Elle pose des questions légitimes.
Elle exprime les inquiétudes d’un peuple qui suit attentivement ce qui se joue dans le monde médiatique.
Car au-delà des sigles, des logos et des studios flambant neufs, une seule chose compte :
La vérité.
La Guinée a besoin de médias courageux, indépendants et engagés au service du peuple ! pas d’intérêts particuliers.