Le 25 août 2025 a sonné comme une délivrance. Une date qui marque la fin du mandat d’une Haute Autorité de la Communication (HAC) qui n’aura été ni haute, ni autorité, ni communication. Sous l’ombre pesante et humiliante du CNRD, elle s’est transformée en commissariat politique, en machine à censurer, en fossoyeur de la liberté de la presse.
Et à sa tête, un homme : Boubacar Yacine Diallo.
L’ex-héraut de la presse libre, l’ex-chevalier du journalisme indépendant mais visiblement dans l’imposture, s’est révélé en quelques mois l’exécuteur zélé des basses œuvres d’une junte illégitime assoiffée de silence. L’histoire retiendra que l’homme qui brandissait hier la bannière de la liberté de la presse a fini par lui planter le couteau dans le dos sans remords.
Sous sa présidence, la HAC a piétiné tout ce pour quoi elle avait été arrachée au forceps par les journalistes : fermer des radios, faire taire des télévisions, banni des sites, bâillonner des éditorialistes, faire finir les investigateurs, étouffer le débat public. Tout cela au nom d’une stabilité qui n’est que le masque d’une dictature féroce qui ne dit pas son nom.
Yacine Diallo n’a pas seulement failli. Il a trahi.
Trahi la presse.
Trahi les idéaux.
Trahi la mémoire des combats menés pour que l’information en Guinée respire enfin libre.
Le 25 août, son mandat s’est achevé. Qu’il parte, avec son cortège d’humiliations et de lâchetés. Qu’il disparaisse avec ses apprentis marionnettes dans les poubelles de l’histoire où finissent toujours les complices des tyrans.
Il nous faut désormais une nouvelle HAC : la HAC des professionnels de la presse, ceux qui agissent avec dignité, honnêteté et responsabilité en faveur de l’exercice d’une presse libre et indépendante.
Qu’ils s’en aillent dans le déshonore tout en gardant à l’esprit une vérité qui demeure : la liberté de la presse ne meurt jamais. Elle plie, elle saigne, elle trébuche… mais elle se relève toujours.
Mamoudou Babila KEÏTA
Journaliste d’investigation
Éditorialiste. Voix libre en exil.