
L’Association des Victimes de Camp Boiro (AVCB) et COJEDEV-Guinée (Consortium des Associations des Jeunes pour la Défense des Victimes en Guinée) ont tenu une conférence de presse ce vendredi à la Maison de la Presse de Conakry. L’objectif de cette conférence était de présenter un magazine axé sur les violences politiques dans notre pays. Boussouriou Diallo, président du COJEDEV-Guinée, a d’abord expliqué le contenu et l’importance de ce magazine.
« En fait, ce magazine vise à mettre en lumière les séquelles visibles et invisibles des différentes violations des droits de l’homme que nous avons connues dans notre pays depuis l’indépendance. Il vise également à permettre aux victimes de libérer leurs sentiments, aux survivants d’exprimer leur vécu et à formuler un plaidoyer auprès des autorités pour que la question de la réconciliation, entamée il y a plus d’une décennie, soit pleinement achevée. Il vise également, si vous le voulez, à réécrire l’histoire véritable de la Guinée pour mettre fin au tabou, au déni de l’histoire, au révisionnisme et au négationnisme. Nous avons donné la parole à 15 victimes de différents régimes politiques et avons travaillé en collaboration avec la VCB, qui est un partenaire financier basé à New York », a-t-il souligné.
Dans le même contexte, un intellectuel guinéen souligne que l’année la plus sombre en Guinée est l’année 1954. « C’est en 1954 que les violences d’État ont débuté en Guinée lors des affrontements entre les différents partis politiques. De 1958 à 1983, sous les différents gouvernements du PDG, nous n’avons connu que des violences d’État. À travers les divers complots fallacieux dénoncés par les régimes de Sékou Touré, il a été possible d’opérer une purge de toute l’intelligentsia guinéenne. Ensuite, nous avons également les années 1985, 2006, 2007, et après 2009 sous le régime de l’ancien et après 2009 sous le régime du professeur Alpha Condé. Ces différentes périodes illustrent bien que ce qui a commencé en 1954 a perduré jusqu’à aujourd’hui, nous vivons toujours dans ces violences d’État en Guinée. Nous sommes surpris, mais nous ne devrions pas l’être, car nous avons semé les graines du mal très tôt dans ce pays », a-t-il ajouté.
Morlaye camara pour quotidienmedias