Loin des micros et caméras de la presse Guinéenne, Cellou Dallein Diallo, président de l’UFDG a pris la parole ce lundi 23 janvier, sur les antennes d’un média de la place, et a abordé plusieurs thématiques liées à l’actualité sociopolitique du pays.
D’entrée de jeu, l’homme politique a d’abord rappelé sans hésiter que “ la Guinée me manque bien entendu, l’ambiance de l’assemblée générale, et les affaires sociales à Conakry”, avant de souligner que les démarches du CNRD au pouvoir ne font pas preuve d’une bonne gestion.
« Nous confédérions qu’on était déjà dans un régime exceptionnel depuis le changement de constitution, nous avons donc soutenu, mais aujourd’hui, naturellement, on s’interroge. On constate que la junte s’est écartée des engagements qu’elle avait pris lors de la prise du pouvoir », déplore-t-il.
Sur la crédibilité et l’indépendance de la justice sous l’air CNRD, Cellou Dallein affirme qu’il s’y interroge à partir du moment où les Kassory, Damaro Dr Diané et autres sont détenus depuis 10 mois sans jugement ni liberté conditionnelle. Mais également pour sa concession où il a été déguerpi alors qu’il a tous les papiers attestant qu’il en est propriétaire.
Comme on pouvait s’y attendre, Cellou Dallein s’est exprimé également sur le déroulement du procès des événements du 28 septembre 2009 dont il se réclame à la fois victime et témoin. À ce niveau, le leader de l’UFDG se dit satisfait pour le moment de la qualité des débats.
« Je me réjouis déjà que ce procès ait lieu, mais je me réjouis aussi qu’il soit en direct. Je suis conscient quant à la manifestation de la vérité et à la situation des responsabilités dans ce massacre sans précédent dans notre pays, je le souhaite vivement, mais vraiment, je suis très satisfait pour le moment du déroulement de ce procès », se réjouit-il.
Ensuite, il est revenu un peu sur la scène de ces événements douloureux dont il a vécu.
« Je décris ce que j’ai vu, je ne sais pas qui a tiré, qui a donné les ordres, j’ai vu les gens armés, je ne connaissais pas tout le monde, je connais ceux qui sont arrivés en dernière position alors qu’on était au stade vers la tribune, la seule personne que j’ai reconnue et que je connaissais était Toumba lui-même. Maintenant, je n’ai pas vu quelqu’un qui a tiré, je sais que celui qui a tiré sur moi, c’est le nommé Sankara, l’ancien chauffeur de Dadis. Il a tiré sur moi et mon garde du corps a pris la balle, Ousmane Sylla. Mais après ça, on m’a assommé et je suis tombé dans le coma. Mais on est venu me piétiner, danser sur ma tête, j’ai eu les trois côtes cassés et puis je signais du nez de la bouche, c’est après ça qu’on m’a récupéré, là, ce sont les témoins qui m’ont dit, et puis ils m’ont fait monter dans la voiture de Tiegboro à destination de la clinique Pasteur… », a-t-il expliqué.
Alseny Dine Camara