Cher Galissa Hady Diallo,
Accepte de lire ces quelques lignes venant d’un vieux compagnon.
Nous sommes arrivés au Maroc en 2010, lauréats de la même promotion, pleins de rêves pour notre pays.
Des années ont passé, on s’est retrouvé en France, chacun poursuivant ses projets. Mais nous sommes toujours restés en contact : on s’appelait souvent pour échanger au téléphone et partager notre amertume commune de la dictature en cours dans notre pays et comment la combattre…
À chaque fois que tu as eu une idée, un projet politique, activiste… Tu m’as invité à joindre nos forces, aussi et ainsi, avons-nous gardé un lien marqué par une estime mutuelle.
Je me souviens encore de la fierté que j’ai ressentie quand tu es entré en Guinée pour exercer le droit en tant qu’avocat, je n’ai pu m’empêcher de faire une publication pour te signifier ce sentiment de fierté : j’étais convaincu que tu tiendrais bon dans cette tempête nauséabonde où les valeurs n’ont plus aucune importance.
C’est donc avec un très grand inconfort et une grande peine que j’ai appris tes récentes positions dans un contexte marqué par de très graves violations des droits humains auxquels tu semblais tant tenir.
En écoutant ton interview de ce jour, j’ai vu un garçon totalement différent, perdu (ou qui s’est enfin révélé ?), mais somme toute complètement en tête-à-queue avec les valeurs qu’il semblait défendre il y a encore peu…
Tu as essayé très maladroitement de justifier ton retournement de veste par ta liberté légale de choix politique. Mais au-delà de la loi, de ce qu’elle permet ou pas, chaque homme obéit à un code éthique personnel : dicté par la morale, l’éducation, la classe, la bienveillance, la foi… autrement, rien ne nous différencierait des animaux.
J’ai été particulièrement touché par le fait que tu revendiques publiquement ta liberté politique de rejoindre le bourreau d’un client que tu as défendu publiquement en tant qu’avocat et qui croupît injustement dans les geôles du despote auquel tu sembles soudainement découvrir des vertus démocratiques…
Tu ne me dois absolument rien, tu ne m’as jamais rien dû ! Pourtant, je ne puis m’empêcher aujourd’hui de ressentir une forme de trahison, ne serait-ce que pour tous ces temps passés à échanger avec toi sur des valeurs qui n’ont manifestement aucune importance pour toi.
Aussi, ai-je décidé, pour me préserver de tes prochaines publications de propagande, de te retirer de mes amis Facebook. C’est triste de devoir en arriver là, mais j’avoue être particulièrement agacé par tes récentes publications…
J’espère sincèrement que tu trouveras ce que tu cherches !
Mais tu viens d’emprunter un chemin à sens unique !