𝐅𝐨𝐧𝐢𝐤𝐞́ 𝐞𝐭 𝐁𝐢𝐥𝐥𝐨 𝐨𝐧𝐭 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐞𝐧𝐥𝐞𝐯𝐞́𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐬𝐭𝐞́ 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐟𝐞𝐫𝐦𝐞𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐞́𝐝𝐢𝐚𝐬.
Malheureusement, les journalistes qu’ils ont courageusement défendus, ont baissé la tête et gardé le silence face à leur disparition forcée. Ils ont abandonné le micro de la vérité, tari l’encre du stylo de la liberté et détourné les caméras de la justice pour sombrer dans le griotisme, devenant les troubadours de ceux-là mêmes qui leur ont arraché leur dignité.
Foniké Menguè et Billo Hadjass ont défendu la liberté de la presse au péril de leur vie. Ironie du sort, ceux-là mêmes dont les droits ont été bafoués, dont la liberté a été piétinée, ont pactisé avec l’oppresseur.
Je pense ici notamment à Lamine Mognouma Cissé. Il a trahi son métier, sa conviction, ses camarades, ainsi que les valeurs fondamentales du journalisme.
Mognouma, te souviens-tu de ce que tu me disais le 23 septembre 2023 à 10h58 ?
Que j’étais « un démocrate dans l’âme », que « tu avais beaucoup d’admiration pour moi, et cela remonte à longtemps »…
Encore, le 31 décembre 2022 à 10h00, tu déclarais :
« Malgré nos divergences de vues sur certains sujets d’actualité, je reste convaincu que tu (Koundouno) es un homme de conviction, qui se bat pour des valeurs. Pour cela, je te voue un grand respect. »
Tu concluais par ces mots :
« Je prie Dieu qu’il te garde sur ce chemin, en restant foncièrement républicain. »
Toujours dans cette continuité, le 18 août 2022 à 15h13, tu écrivais que tu avais la nostalgie des espaces citoyens que j’organisais avec le Balai Citoyen. Tu ajoutais même : « Sérieusement, tu t’es construit, brique par brique. »
Alors, Mognouma, que s’est-il passé ?
Qu’est-ce qui t’a fait sombrer dans le caniveau de la bassesse ?
Qu’est-ce qui motive ton revirement à 180 degrés ?
Me serais-je trompé sur ton compte, ou fais-tu simplement partie de ces Guinéens hypocrites que le temps démasque ?
La dignité, dit-on, c’est l’harmonie entre les paroles et les actes.
Je me permets de te le rappeler, car tu sembles atteint d’amnésie, ou peut-être dévoiles-tu enfin ta véritable nature.
Avant la lutte contre le troisième mandat, j’ai été désigné en 2017 “personnalité d’avenir” par le ministère des Affaires étrangères françaises, dans le cadre d’un processus de sélection parmi des milliers de jeunes. En 2018, j’ai également été lauréat du J-Award comme meilleur acteur de la société civile. Ces reconnaissances sont antérieures à mon engagement contre le troisième mandat.
Mon cher Lamine Mognouma Cissé, nous ne croyons pas à la pensée unique, bien au contraire : la pluralité d’opinions est le fondement de toute démocratie.
Mais nous aspirons à une société où la morale occupe une place centrale, afin de transmettre des repères sains aux générations futures, une société où chacun s’assume, à visage découvert.
Nous refusons un pays où la morale et la dignité sont absentes, et où les compromissions indignes dominent sans gêne.
Nous ne voulons pas non plus d’un pays où la majorité ne pense qu’à remplir son ventre ou satisfaire ses plaisirs. Ce serait un désastre pour l’avenir de nos enfants.
Mais sache que d’autres, avant toi, ont tenté cette même dérive sans jamais atteindre leur objectif.
Mon frère Mognouma Cissé, retiens désormais que tu es mis à nu, comme un ver de terre. Et désormais, ce sera œil pour œil, dent pour dent, sans pitié, ni compassion.
𝐒𝐄𝐊𝐎𝐔 𝐊𝐎𝐔𝐍𝐃𝐎𝐔𝐍𝐎
𝐑𝐄𝐒𝐏𝐎𝐍𝐒𝐀𝐁𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐒𝐓𝐑𝐀𝐓𝐄́𝐆𝐈𝐄𝐒 𝐄𝐓 𝐏𝐋𝐀𝐍𝐈𝐅𝐈𝐂𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐔 𝐅𝐍𝐃𝐂