La récente nomination de M. Robert Sarah Koulemou à un poste d’intérêt public au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports suscite de vives réactions au sein de plusieurs organisations de jeunesse. Cet encadrement intervient alors que l’intéressé avait été mis en examen en 2021 pour des accusations de viol — une procédure toujours en attente de jugement, selon les informations communiquées par les parties civiles.
Depuis trois ans, aucune décision judiciaire n’a été rendue dans ce dossier. Le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, constitué partie civile, affirme n’avoir reçu aucune notification concernant un éventuel procès. Les premiers reports avaient été justifiés par les vacances judiciaires, puis par les priorités accordées au procès du 28 septembre. Depuis, les plaignantes dénoncent un silence prolongé.
Pour les organisations mobilisées contre les violences basées sur le genre, cette nomination soulève un problème de cohérence institutionnelle et de message envoyé à la jeunesse. Elles estiment qu’affecter à un poste stratégique une personne mise en cause dans une affaire toujours pendante revient à « normaliser » un climat d’impunité autour des VBG.
Elles appellent à davantage de transparence : si M. Koulemou maintient son innocence, soulignent-elles, la tenue rapide d’un procès serait le meilleur moyen de lever les doutes qui entourent ce dossier et de rétablir la confiance. En l’absence de jugement, la nomination demeure, selon elles, difficilement compatible avec les engagements publics en faveur de la protection et des droits des jeunes filles.
Dans un contexte où les violences basées sur le genre restent une préoccupation majeure en Guinée, ces organisations rappellent que la justice doit pouvoir s’exprimer pleinement, afin que les institutions puissent exercer leurs responsabilités avec crédibilité et que les victimes potentielles se sentent réellement protégées.