Le tribunal correctionnel de Kaloum a vécu, ce mercredi 26 novembre, une audience particulièrement tendue lors du procès de la vlogueuse Mariama Ciré Camara, alias MC. Le parquet a requis 5 ans de prison ferme ainsi qu’une amende de 100 millions de francs guinéens pour offense au chef de l’État, injures publiques, menaces et atteinte à l’ordre public commises via un système informatique.
Lors de ses réquisitions, le substitut du procureur Biwon Millimono a adopté un ton ferme, qualifiant la prévenue d’« habituée des faits ». Il a dénoncé ce qu’il estime être un style « virulent et insolent » sur les réseaux sociaux. Le parquet a également sollicité, en cas de condamnation, la publication du jugement sur les plateformes de MC ainsi que la confiscation de son téléphone, utilisé pour poster la vidéo jugée offensante.
À la barre, MC est apparue en larmes au moment de livrer son dernier mot. Elle a demandé la clémence du tribunal, affirmant avoir pleinement conscience de la gravité de la situation. Détenue depuis le 10 novembre à la maison centrale de Conakry, elle devra désormais attendre le 10 décembre, date annoncée pour le délibéré.
Cette affaire ravive les interrogations autour de la liberté d’expression en Guinée, alors que les réseaux sociaux s’imposent plus que jamais comme un espace sensible, où s’entremêlent critique publique, tensions politiques et exigences de respect des institutions.