
En Guinée, une nouvelle ère s’ouvre avec la mise en œuvre du recensement biométrique national. Mais au-delà des avancées technologiques, c’est une innovation sociale majeure qui marque cette initiative, pour la première fois, les personnes en situation de handicap sont au centre du dispositif, reconnues pleinement dans leur citoyenneté et leur identité.
Dans un pays où les personnes vivant avec un handicap sont souvent marginalisées, cette initiative du gouvernement guinéen, en partenariat avec des organisations nationales et internationales, constitue un tournant historique. Des équipes formées spécialement pour prendre en compte les besoins spécifiques de chaque type de handicap sillonnent les quartiers, villages et régions les plus reculés du pays.
Pour les personnes à mobilité réduite, des unités mobiles ont été déployées. Pour les sourds et malentendants, des agents maîtrisant la langue des signes sont mobilisés. Les aveugles, quant à eux, bénéficient d’un accompagnement personnalisé, avec des dispositifs de guidage et des fiches en braille. Le mot d’ordre « Ne laisser personne de côté »
Jusqu’à présent, le handicap restait une réalité largement invisible dans les statistiques nationales. Ce recensement biométrique marque une rupture. En intégrant des indicateurs spécifiques au handicap, l’État guinéen se dote d’un outil essentiel pour élaborer des politiques publiques plus justes et inclusives.
Chaque visage scanné, chaque empreinte enregistrée, raconte une histoire, celle d’un citoyen longtemps ignoré par les systèmes officiels, désormais reconnu et compté. Pour les associations de défense des droits des personnes handicapées, c’est une victoire arrachée après des années de plaidoyer.
Au-delà de la technologie, ce recensement incarne un message politique et humain fort : la dignité de chaque individu commence par la reconnaissance de son existence. En inscrivant le handicap au cœur de cette démarche, la Guinée envoie un signal fort à ses citoyens et à l’Afrique toute entière : le développement ne peut se faire sans l’inclusion de tous.
Cette première pourrait bien servir d’exemple à d’autres nations du continent, encore en retard sur l’intégration des minorités dans les systèmes d’état civil